Villages des Pays de la Meurthe et Moselle


Au nord de la Lorraine, au revers  de la Côte de Moselle, s'étend le Pays Haut. Ce plateau assez élevé compartimenté par les vallées des affluents de la Moselle et de la Meuse, est composé d'un épais calcaire avec des sols rougeâtres avec lesquels beaucoup de villages se sont composés.

Le Lunévillois au sud est doté de forêts, de lacs et de rivières. Quatre rivières en éventail le traversent : la Mortagne, la Meurthe, la Vezouze et le Sânon et sur lesquels des villages se sont installés.

Enfin, au centre du département, les Pays du Toulois, Xaintois, Vermois se composent de vignobles et de cultures : c'est aussi la région du cristal et des villages fleuris.

Vézelise (Photo Eric Wanner sur http://chtoric67.canalblog.com) : c'est un bourg de creux de vallée comme souvent en Lorraine, situé au plus près de l'eau de Brénon, où des enfants pourraient sans peine rejouer des scènes de la guerre des boutons. Le long des berges non domestiquées, envahies d'herbes folles, les vestiges d'un moulin font face à une succession de dépendances poétiquement délabrées. Changement d'ambiance au coeur du bourg avec ses commerces vieillots que dominent de vastes halles en bois du XVIe siècle, revisitées au XVIIIe siècle pour accueillir l'hôtel de ville en pierre. Elles rivalisent de fastes avec l'église St Côme et St Damien des XVe-XVIe siècles, à la façade curieusement enchâssée dans un pâté de maisons. Le long de la rue principale qui serpente au milieu du village, de hautes demeures étroites comme autant de signes d'un passé révolu, lorsque cet ancien chef lieu de bailliage vivait au rythme de sa brasserie, fermée depuis les années 1970.
http://www.vezelise.com
Bruley (Photo Anthony Koenig) : le village trône avec grâce sur un versant des côtes de Meuse. Pierre, vin et religion résument l'identité de ce village typique du Pays Toulois, mais avec une petite particularité, jusqu'à la révolution, il resta une enclave champenoise en terre de Lorraine. La pierre blanche qui réflichit si bien la lumière, servit aussi à construire ces maisons de vignerons alignées sur l'artère principale de Bruley, comportant une cave accessible par un escalier et une cour intérieure. Datées pour certaines des XVIIIe et XIXe siècles, elles sont coiffées de tuiles arrondies qui comme en Provence, sont dites en tige de botte. Les petites façades et les longs corps de bâtiment rappellent aussi que, après la guerre de Trente Ans, le village s'étendit sur sa pente, les vignerons élevant ces maisons boyaux sur d'étroites parcelles de vigne.
http://www.bruley.mairie.com

Arnaville (Photo Francis Lafontaine) : au moyen âge, le village possédait un château fort : il fut détruit au XVIIe siècle par les troupes espagnoles qui avaient envahi la région. Demeure néanmoins le porte cintrée qui fermait l'entrée principale, appelée aujourd'hui modestement la voûte. Un autre château aurait existé pas loin de là, pour défendre le passage de la Moselle mais il n'en reste aucune trace. Un plan d'eau sert de bassin de retenue pour les eaux en provenance du lac de Madine avant leur acheminement vers la ville de Metz. Pour cette raison, il est propriété du village et toute activité y est interdite.
Vaudémont (Photo Jean-Claude Dupin) : à l'entrée sud du village, un fossé obstrué révèle l'emplacement de la dernière ligne de fortifications. La cité connut au fur et à mesure des extensions, plusieurs enceintes qu'attestent ainsi les traces des fossés. Elle dut être flanquée de neuf tours. L'une d'elles, la tour du Guet, est encore visible dans un jardin. Au long des rues, le visiteur ne rencontrera que les façades typiques des fermes lorraines, pour la plupart des XVIIIe et XIXe siècles. Au centre du village, la mairie abrite un minuscule musée consacré à l'histoire du comté.

Moyen (Photo Anthony Koenig) : le pont médiéval en dos d'âne témoigne du tracé d'un ancien chemin ferré. Des ruines encore importantes tiennent l'extrémité sud du promontoire. Les deux enceintes successives séparées par la basse cour et les fossés secs (l'enceinte intérieure était dotée de sept tours) permettent d'imaginer l'organisation d'un château fort à l'aube de l'artillerie. Après le démantèlement de 1639, le village s'enchevêtra dans les ruines. C'est par une ruelle empierrée qu'une fois passé la porte d'entrée, on pénètre dans la cour. Au nord ouest, l'église est une vigie. Au dessus des maisons qui s'épaulent l'une l'autre dans la pente, le village s'établit spacieusement sur la butte, ordonné par l'usoir collectif et familier.
Jaulny (Photo Jean-Claude Dupin) : posté sur l'une des boucles de la vallée du Rupt de Mad, le village est maître en son site. Vue du pont, la maison forte du début du XVIe siècle offre le volume presque cubiste de ses hautes murailles sans ouvertures, où juste chatoient crépi et tuiles plates. La rivière coule en contrebas, agile parmi les saules. Autour de l'église et du lavoir en pierre de taille, se dispose un petit bâti sans ostentation, où l'on remarquera à l'étage la gerbière pour rentrer le foin.

Vandeléville (Photo R. Husson) : le site du village est anciennement attesté. Un prieuré y est créé en 1097 par l'abbaye St Léon de Toul. Plusieurs fois remaniée, l'église St Léger a gardé une implantation typiquement romane à l'écart. Aménagée dans la pente du terrain, la crypte servit de sépulture au début du XVIIe siècle : elle abrite l'arbre généalogique de la famille seigneuriale. Depuis le tertre et l'élégant presbytère, le village semble accosté des collines. Les grandes buttes viennent le cerner comme des proues. A voir aussi dans ce lieu le château de Cardon-Vidampierre.
Grosrouvres (Photo Eric Wanner sur http://chtoric67.canalblog.com) : c'est un petit village typiquement lorrain dans sa partie la plus ancienne le long du ruisseau de Grosrouvres, affluent de l’Esch. La proximité de la forêt de la Reine pourrait expliquer le nom de Grosrouvres qui veut dire Gros chêne rouvre. Un moulin à eau fonctionnait dans ce village de l’ancien duché de Bar. Quelques vestiges subsistent, malgré sa transformation en ferme. L’église halle du village a été reconstruite en 1853 sur les ruines de l’ancienne église, trop petite à l’époque pour recevoir ses cent cinquante habitants. Les pierres de son édification proviennent d’une carrière de Martincourt. L’architecte de Toul a décidé de rehausser l’entrée de l’église d’une marche supplémentaire pour la soustraire aux inondations du capricieux petit ruisseau.

Mont l'Etroit (Photo Francis Lafontaine) : installé en pleine pente, le village est un petit rassemblement de maisons, grandes parois peu percées de façades du XVIIIe siècle, protégées par l'avancée des toits, solides fermes du siècle suivant. Des entrées portent sur l'agrafe écussonnée 1715-1719, époque de reconstruction pour toute la Lorraine, après l'épouvante du XVIe siècle. Près du lavoir, à voir le calvaire usé par le temps. L'église St Rémy semble appeler vers la hauteur le peuple qui lui est confié. Il dut s'y réfugier : sa tour présente un aspect défensif.
Boucq (Photo Anthony Koenig) : sur la route du Vin et de la Mirabelle, au milieu d'une forêt, ce fut une seigneurie qui appartenait à l'ancien comté de Toul et qui daterait de 1230. C'est un petit village qui a son charme, situé dans les hauteurs avec une jolie vue, un château très bien conservé qui est privé, juste à côté de l'église.

Blénod les Toul (Photo Eric Wanner sur http://chtoric67.canalblog.com) : le village a été classé en 1975 comme typiquement lorrain devant faire l'objet de restauration du patrimoine bâti. De son glorieux passé, subsistent quelques éléments architecturaux : l'ancienne enceinte de l'église avec deux portes fortifiées et le chemin de ronde, les ruines du château des XIIIe-XVIe siècles, les Loges datant de 1516 destinées à la protection de la population et des récoltes, une fontaine du XVIe siècle et un lavoir. Le village conserve son église-halle St Médard fortifiée au XVIe siècle.
Euvezin (Photo Christine Raguet) : installé au coeur du parc naturel régional de Lorraine, au pied du site du bois du Beau Vallon, ce village voit son origine dater de l'époque gallo-romaine. Sur les rives du Rapt de Mad, il conserve magnifiquement un château du XVe siècle entièrement restauré au XVIIIe siècle : il est défendu par des canonnières à la base des deux tours carrées appartenant au château primitif. Le village dispose également d'une église avec sa tour romane remanié et sa nef du XVIIIe siècle.

Rosières aux Salines (Photo Jacques Baumont) : ce village occupe sur un bras de la Meurthe un emplacement privilégié qui fit sa prospérité au siècle des Lumières. De l'ancien château subsistent encore au nord du bourg, une tour tronquée et un pan de muraille accolés à un logis restauré au XVIIIe siècle. Le village a connu une grande prospérité avec diverses industries (minoterie, faïencerie, ...), et c'est à cette époque que fut édifiée la plupart des demeures anciennes du village. L'actuel beffroi remplaça la porte sud, celle du nord disparut, de même que les remparts dont on ne devine plus qu'un fragment au bout du chemin du Petit Paxille du côté de la Meurthe. Sur l'autre rive, les Salines royales furent abandonnées en 1760. Pourtant, dans les environs, le filon produit encore aujourd'hui des blocs de sel gemme et de la saumure.
http://www.rosieres-aux-salines.fr
Mairy Mainville (Photo André H.) : c'est l'union de deux villages avec Mairy, petit bourg rural groupé autour de son église et Mainville aux paysages très marqués par son passé sidérurgique. Mairy s'organise autour d'une rue principale bordée de robustes maisons plus larges que hautes. Sur les façades d'entre elles, une grande porte cochère donnant accès à une cour, signale une ferme. Derrière l'église, deux piliers de pierre marquent l'entrée de l'ancien château, bâti au XVIe siècle et qui devint au siècle suivant la propriété de la famille de Serainchamps. Mainville est dominé par l'ancien chevalement de la mine et reste très marqué par son passé industriel et par l'arrêt définitif de son activité traditionnelle. On verra tout au plus une sévère église romane remaniée au XVIIe siècle ainsi qu'un ancien château du XVIIIe siècle transformé en ferme.